Ca sent la fin pour Alitalia

Alors même que trente vols d'Alitalia ont été annulés vendredi pour des "raisons techniques", la compagnie aérienne, au bord de la faillite depuis le retrait jeudi de la dernière offre de rachat, semble condamnée. Officieusement en tout cas, puisque, d'ores et déjà, le réseau de vente de billets en ligne Opodo a, selon l'un de ses porte-parole, décidé de suspendre "temporairement" la vente de billets Alitalia "en attendant de voir ce qui se passe eu égard à la situation et pour éviter de jouer un mauvais tour aux clients en cas de cessation subite des vols".

"On est très près de la fin"

Et cette décision semble commune à la majorité des professionnels. Selon un responsable d'une agence parisienne du réseau American Express Voyage, "il y a un ordre de "stop sale" (arrêt des ventes, ndlr) pour Alitalia de la part de notre direction. Ce qui signifie que l'on ne doit plus imprimer de billets pour des vols Alitalia." Même son de cloche à l'agence de voyage BDC Travel dans la région bruxelloise où là aussi, on ne peut plus émettre ces billets. Est-ce l'annonce de la faillite imminente de la compagnie ? "Nous n'avons aucune information officielle sur ce point mais un ordre comme ça, c'est sérieux. Ça signifie qu'on est très près de la fin", précise la responsable de l'agence belge. Alitalia tente malgré tout de rassurer ses clients. Pour preuve, ce communiqué qui assurait encore vendredi "qu'il était possible de réserver et d'acheter normalement des billets sur les systèmes de réservation de la compagnie et que les vols sont assurés normalement".

Pour l'heure, la compagnie italienne dispose officiellement d'un sursis de 10 jours. Mais l'autorité de l'aviation civile italienne (Enac), dont les dirigeants doivent rencontrer lundi le commissaire extraordinaire d'Alitalia, Augusto Fantozzi, pourrait suspendre la licence provisoire accordée à la compagnie avant cette échéance, clouant ainsi les avions au sol. Tout dépend d'une hypothétique nouvelle offre de rachat d'Alitalia ou de nouvelles positives sur sa situation économique. Et pour l'instant, aucun repreneur de dernière minute ne s'est fait connaître.